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Rencontre avec la CAF du Val-d’Oise

Parmi les 102 CAF réparties sur le territoire, celle du Val-d’Oise développe une politique ambitieuse pour le développement des lieux d’accueil enfants-parents. C’est également une philosophie du mieux vivre ensemble qui nourrit les projets.

 

Porte d’entrée nord de l’agglomération parisienne, le Val-d’Oise est une terre de contrastes. Avec un espace urbanisé dans toute sa frange méridionale, le département présente également de très vastes espaces ruraux maintenus en zone de production agricole. Sur son territoire on trouve aussi bien l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle que l’abbaye de Royaumont, un parc naturel régional et les boucles de l’Oise qui s’étirent paresseusement non loin de villes nouvelles. Cergy-Pontoise, située à 25 kilomètres de Paris aux portes du Vexin en est la préfecture. La CAF est installée à Cergy-Pontoise, ville nouvelle créée en 1972, qui compte près de 200 000 habitants. 

« La CAF doit s’adapter aux configurations territoriales très variées »  précise Hélène Saumitou-Laprade, directrice de l’action sociale et « malgré la variété des secteurs, la cartographie départementale s’avère passionnante. Nous développons des méthodologies communes, qu’il s’agisse d’un petite commune rurale du Vexin ou de villes comme Sarcelles ». Marie-Claude Adaine, responsable du Département Interventions Sociales et Familiales souligne la nécessaire mise en place d’un réseau partenarial pour mobiliser les professionnels : « Nous passons par des actions modestes, inscrites dans le territoire proche, pour accompagner les familles, en nous appuyant sur des structures de proximité où les parents sont présents ». 

Le Val-d’Oise demeure toujours le département le plus jeune d’Île-de-France. Avec près 1 200 000 habitants, il dénombre 20% de sa population âgée de moins de 14 ans… C’est dire si l’accompagnement de la parentalité tient une place importante dans la politique de la CAF. Marie-Claude Adaine met en avant les lieux d’accueil enfants/parents (LAEP) : « Les parents ont des attentes, à nous d’accompagner la famille, de prendre en compte les besoins (notamment en termes de prévention) et cela très tôt ! La pertinence de nos réponses est fondamentale ; nous devons développer une rigueur de la qualité du service rendu. » Hélène Saumitou-Laprade ajoute : « Il est important de donner des moyens aux professionnels qui sont en lien direct avec les familles : financièrement, mais aussi dans l’accompagnement et la mise en réseau. Il nous semble que le soutien à la parentalité passe aussi par le partage de pratiques, dans des lieux où parents et professionnels peuvent se rencontrer. C’est le vivre ensemble. Au cœur d’une qualité d’accueil, l’éveil culturel est un élément qui permet d’approcher enfants et parents au plus près de leurs attentes. Les LAEP, les centres sociaux et toute forme d’accueil du tout-petit et de sa famille sont des vecteurs de rapprochement où l’on peut tisser une relation plus profonde. Il nous faut inventer une culture commune car c’est nous qui transmettons une vision du monde. Le professionnel de la petite enfance est un relais auprès de notre public cible. »

En illustration de ces propos quelques chiffres témoignent des choix opérés : en 2001, 45 lieux d’accueil enfants/parents fonctionnent sur le département, ils sont aujourd’hui au nombre de 100. Un effort significatif est fourni pour l’animation du réseau avec 52 RAM (Réseau d’Assistantes Maternelles) qui maillent le territoire. « Un RAM en soi c’est intéressant » remarque Hélène Saumitou-Laprade, « mais les mettre en réseau prend une dimension complémentaire. L’animation des RAM isolés est cruciale. Il est encore tôt pour évaluer la mise en œuvre sur le territoire mais les premiers résultats sont positifs ».

« La formation est une action majeure pour toucher l’ensemble des assistantes maternelles, et cela passe par les animatrices de RAM qui deviennent des relais de compétences nouvelles ». Marie-Claude Adaine insiste sur la qualification des professionnels : « La formation permet d’abord un travail sur soi, sur ses ressources. Elle met en valeur ou fait émerger des compétences personnelles qui pourront être réinvesties dans le quotidien de l’accueil des tout-petits et des familles. C’est une sorte d’entrée ludique, de plus-value, que les assistantes maternelles peuvent apporter à l’enfant. Consacrer un peu de temps à la formation permet aussi d’alléger le reste… car les assistantes maternelles ont beaucoup de choses à gérer, particulièrement en terme de réglementation. En sollicitant des spécialistes, des intervenants pour les formations nous souhaitons encourager des formes innovantes de transmission. »

Hélène Saumitou-Laprade complète en insistant sur la logique d’action : «  Former des animatrices de réseau c’est générer une action par ricochet ! Les animatrices de RAM touchent l’ensemble des assistantes maternelles, la formation devient une action majeure pour investir les pratiques professionnelles. Cette professionnalisation représente une mutation des pratiques professionnelles ».

Les deux responsables de la CAF sont unanimes pour souligner le besoin de formation afin de conforter des évolutions professionnelles. Marie-Claude Adaine exprime la nécessité « du renforcement d’un métier récent qui a été d’abord installé par une approche réglementaire. Les animatrices peuvent s’enrichir de leur différences mais nous avons pour mission de proposer des outils qui renforcent un socle commun de compétences. Pour de nouveaux métiers il faut penser de nouveaux cadres qui s’accordent avec l’évolution des modes de garde. À nous de mettre en évidence les besoins de réseau, de citoyenneté, de partage culturel ». Hélène Saumitou-Laprade complète en soulignant que le métier d’animatrice de réseau est récent, vécu dans un premier temps dans une approche réglementaire. « Elles arrivent peu à peu à exprimer des besoins et peuvent compter sur nous pour les accompagner dans leur mission. On ne passera pas seulement par du langage conceptuel mais bien en cadrant les objectifs. En redonnant du sens, on redonne une direction de travail. Sans prise de conscience, il est impossible de faire évoluer les comportements ».

Les assistantes maternelles sont confrontées à un relatif isolement qui ne permet pas de partager les difficultés du quotidien. Dans un métier qui reste difficile, le détour culturel permet de s’interroger, de créer des temps de recul et d’analyse pour enrichir une pratique professionnelle qui a besoin de temps d’échanges. « L’isolement des assistantes maternelles est un facteur sensible » confirme Marie-Claude Adaine. « Il faut réfléchir aux moyens de recréer du lien, du commun, pour lutter contre des comportements trop individualistes ». 

Hélène Saumitou-Laprade souligne que « la qualité de l’accueil passe par l’accompagnement des professionnelles, y compris dans une perspective de sensibilisation culturelle. Si je prends l’exemple du conte, nombre de familles ne s’imaginent pas raconter une histoire. Le professionnel est un relais auprès de notre public cible. En qualifiant les relais, nous accompagnons l’enfant et sa famille. L’expression corporelle, la chanson et toute forme d’éveil questionnent la relation».

L’éveil culturel est un facteur d’enrichissement de la qualité de l’accueil tant pour les tout-petits que pour les professionnels et les familles. C’est aussi un moyen de rompre l’isolement de parents un peu désorientés, de professionnelles en quête de sens et de lien. Il a donc toute sa place dans l’évolution de métiers qui demandent engagement et disponibilité.

H.K. ν

PÔLE CRÉATION D’OUTILS

Aux côtés des pôles d’information/réflexion et formation, la CAF a institué un pôle création d’outils.

Émilie la souris bleue est un livret conçu par le réseau des lieux d’accueil enfants / parents, animé par la CAF. Il a été réalisé en partenariat avec le Conseil général du Val d’Oise.

Ce petit album illustré invite les enfants et leurs parents à découvrir les lieux d’accueil et leurs activités. Il est complété par un guide Près de chez vous qui recense les LAEP avec coordonnées et horaires d’ouverture.

Le guide des lieux d’accueil enfants / parents édité par la CAF du Val-d’Oise est un outil professionnel avec des repères pour construire ou réinterroger un projet.

Au sommaire : 

les définitions

le montage financier

l’éthique

les finalités

les fonctions d’un accueillant

la sécurité

la communication

l’évaluation

CAF du Val d’Oise

Quartier de la Préfecture

2, place de la Pergola

95018 Cergy-Pontoise

http://www.caf.fr/ma-caf/caf-du-val-d-oise/actualites

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