Au cœur du quartier Villejean de Rennes,le centre social est un lieu d’accompagnement collectif de la famille. Une équipe disponibleet inventive est sans doute la clé de cette réalité.
Pour atteindre le quartier Villejean de Rennes, rien de plus simple : la ligne de métro est directe depuis la gare TGV. En quelques minutes, on atteint la station Kennedy et l’on se retrouve sur la dalle éponyme, au cœur d’une forêt d’immeubles. Au milieu de ces grands ensembles, est installé le centre social Villejean, au carrefour de toutes les cultures et d’une population, insérée dans une zone intra rocade. C’est à l’école maternelle Jean Moulin, que le plasticien Lucas Grandin a été accueilli pendant quatre mois en résidence pour rêver avec les petits de maisons où l’on serait heureux et créatifs. Ma cité idéale entre lumières et mouvement est une résidence réalisée en partenariat avec La Criée, Centre d’art contemporain de Rennes1. Plasticien, créateur de jardins sonores en Afrique, Lucas Grandin mêle le bricolage, le son, la vidéo, l’architecture et l’urbanisme. Les élèves ont réalisé un projet de construction et de projection questionnant la frontière entre rêve et réalité, en créant un théâtre d’ombres et de lumière à partir de matériaux collectés, de sons mixés avec de drôles de machines… Accompagnés par l’artiste, les enfants ont créé une installation mêlant la lumière, des objets de récupération, le low tech (recyclage de machines), le cartonnage, des ombres chinoises, des vidéos et des machines sonores.
David Panloup est un homme de terrain, bien dans son quartier. Pour aller du centre social à l’école maternelle, on double facilement le temps de déplacement car il s’arrête, dit bonjour, répond à une question, dit un mot à l’enfant qui le questionne sur les horaires de l’accompagnement éducatif, serre des mains et embellit la conversation de son rire communicatif. Pendant huit ans, il a d’abord exercé des fonctions d’animateur et depuis juillet 2013 celles de référent enfance/famille au centre social du quartier Villejean.
Quel parcours vous a conduit à travailler au centre social ?
David Panloup : J’étais objecteur de consciences aux Francas2. Cette première expérience au sein de l’éducation populaire m’a permis de m’investir dans des réseaux de réflexion, à tous les niveaux de l’animation. Dès cette époque, je me suis demandé comment participer à l’éducatif autrement, comment mettre ma culture et mon militantisme au service des enfants. Côté musique, je jouais de la guitare. Et puis, j’ai suivi la licence professionnelle du CFMI de Tours, ce qui m’a permis de préciser ma démarche, toujours en liant la pratique sociale à la pratique culturelle. Avec Geneviève Schneider3, j’ai pu faire valoir les deux : valoriser la compétence de l’enfant, comprendre comment il chemine tout au long d’une séance mais aussi intégrer une dynamique de projet. Je travaille également à des projets de concerts pour les tout-petits (de 6 mois à 5 ans) dans lesquels l’enjeu est de faire valoir l’instant. Avec l’improvisation le matériau se module, les parents ne sont pas pris en otage. Je ne recherche pas un conte à la Disney, j’abandonne certains enjeux esthétiques pour favoriser la rencontre, le mouvement, la chaleur humaine…
Le passage par la licence professionnelle du CFMI de Tours semble avoir modifié votre rapport à l’enfant. Comment réinvestissez-vous cette attitude au centre social ?
D.P. : J’ai appris l’écoute… Cette formation m’a permis de réfléchir à la posture. Développer des capacités tout terrain, produire un geste de qualité et savoir observer, sont autant d’attitudes que j’ai peu à peu intégrées. Au centre social, nous menons un travail tourné vers l’accompagnement collectif de la famille. Que ce soit à la halte garderie, en accueil loisir ou encore dans l’accompagnement à la scolarité, nous développons une démarche de cohérence éducative. L’accompagnement c’est prendre du temps pour aller vers les familles, monter des animations transversales. J’ai gardé de mon expérience d’éducation populaire la volonté d’associer les acteurs au montage des projets, de développer des solidarités d’échanges citoyens.
Mon poste comporte également une dimension d’action de quartier : dans l’événementiel avec des temps de vie, des temps festifs mais aussi dans une mobilisation collective. Il s’agit pour l’équipe d’avoir une bonne connaissance des familles, dans la dimension éducative. En un mot se mobiliser ensemble, sans cesse !
Quelle est la place du tout-petit dans cette démarche solidaire ?
D.P. : Dans les LAEP et les haltes garderies, le personnel est à 90% en face à face. Je viens les relayer avec des animations, des interventions et aussi des « temps de rien »… Je me sens acteur de la parentalité, un peu généraliste mais avec du « parler vrai » ! Le danger serait de ne pas accepter la complexité des situations et c’est parfois difficile. Avec l’enfant, on est dans une zone neutre, les tensions sont mises au vestiaire. Nous devons être en capacité d’entendre une maman qui n’a pas confiance en son petit et le voir avoir confiance en lui, sans elle… Je ne dois pas passer à côté de quelque chose, je suis garant de petits détails qui vont restaurer un lien rassurant. La parole va se délier, nous sommes alors dans le « ensemble ».
Quels sont vos liens avec Caf et familles ?
D.P. : J’ai croisé Laurence Lebreton, conseillère technique de la CAF, et nous avons partagé des questionnements : comment assurer des compétences sur un territoire, fédérer un réseau d’acteurs pour épauler les lieux. Une formation commune en mars 2013 pour les parents et les professionnels de l’enfance nous a permis d’envisager comment développer des liens de confiance et de proximité avec le terrain. Caf et familles représente un lien entre des ressources et la recherche de solutions ; l’équipe s’attache à la connaissance des contextes et prodigue des conseils techniques très positifs. C’est une interface qui permet de relier des professionnels, des parents, des bénévoles. Le travail du centre social peut tout à fait s’inscrire dans cette volonté d’échanges. Le réseau parentalité 35 permet des réunions de réflexion, c’est un vecteur de partage. Nous avons des liens naturels avec cette orientation de travail. Ce que j’aime dans le terme « socio-culturel », c’est l’alliance des termes, ce que j’appelle la culture du trait d’union ! On peut accepter de jouer un rôle de support à la régulation des tensions, au départ d’un projet, on peut intervenir sur une structure de quartier, une animation d’équipe… Je crois que nous partageons cette volonté avec Caf et familles.
Cet engagement au quotidien ne risque-t-il pas d’empiéter sur votre chemin de musicien ?
D.P. : La « licence pro » m’a appris à constituer un groupe à partir de chaque individualité, ce qui garantit la place de chacun. Ma place est aujourd’hui dans un mélange d’accompagnement au quotidien et de dimension artistique. Si mon outil artistique est fort, alors symboliquement je peux aider à rompre des situations ; je réfléchis dans ce sens pour les concerts. J’ai aussi en projet de travailler un répertoire, d’en faire des concerts mais je pars toujours de situations où chanter ensemble représente quelque chose. J’ai envie de proposer des séances confortables, des rendez-vous qui créent la surprise (et l’émulation !). Surprise par rapport à quelque chose de partagé et de transmis tout au long de l’année… L’art a une vocation qu’il doit retrouver rapidement, c’est un élan vital pour se « ré intéresser », pour réamorcer un intérêt pour l’autre. En fait la musique accompagne chacun de mes instants professionnels au centre social car elle est au croisement des pratiques ; monter un atelier périscolaire autour du langage et de la musique pour venir en aide aux enfants en difficulté d’apprentissage de la langue, c’est à la fois artistique, culturel et éducatif.
H.K. ν
1 – http://www.criee.org/Ma-Cite-ideale
2 – FRANCAS : Mouvement d’éducation populaire, la Fédération nationale des Francas est une association complémentaire de l’école, reconnue d’utilité publique et agréée par les ministères de l’Éducation nationale, et de la Santé, de la Jeunesse, des Sports et de la Vie Associative.
3 – Geneviève Schneider : musicienne, responsable pédagogique d’Enfance et Musique
Livret de comptines
« Accueillir les enfants dans un environnement propice à leur éveil et leur épanouissement » est l’une des priorités affirmée par la ville de Rennes.
Dans le cadre d’une réflexion entre les établissements, un livret de comptines a été réalisé. Chaque crèche a proposé une comptine destinée à former un livret des 16 comptines préférées des enfants. Brice Maigne, étudiant au CFMI et des professionnels ont formé une chorale afin de réaliser un enregistrement.
Le livret, accompagné d’un CD est offert à toutes les familles des crèches collectives et familiales de la ville de Rennes.
Direction petite enfance
5, rue du Griffon
Hôtel de ville
35000 Rennes
http://metropole.rennes.fr/
Centre social Villejean
Accueil, information social, enfance, fonction parentale et vie quotidienne
Le centre Social de Villejean est
un équipement de proximité pour ses habitants afin de :
Favoriser le lien social et la solidarité entre les habitants à travers des animations spécifiques,
Soutenir les initiatives des habitants, groupes et associations visant à une vie de quartier conviviale,
L’équipe souhaite la participation et attend les propositions.
Projet social 2013-2016
Le projet du Centre Social est porté par le Collectif d’Animation.
Le Collectif d’Animation est un lieu ouvert aux habitants du quartier intéressés par le fonctionnement et les projets du centre social. Il regroupe notamment des représentants des activités, des associations partenaires et les salariés du centre.
Il favorise l’expression de tous sur les projets du centre social et les problématiques du quartier. C’est un lieu d’élaboration, de réalisation, de suivi et d’évaluation du projet du centre. Le Collectif d’Animation est l’instance représentative de la vie associative de l’A.R.C.S. (Association Rennaise des Centres Sociaux) dans le centre social.
Le projet social se décline en 3 axes :
Susciter et renforcer les dynamiques solidaires et citoyennes pour lutter contre la précarité.
Lutter contre les différentes formes d’exclusion et de discrimination pour une plus grande cohésion sociale.
Réaffirmer l’importance de la « coéducation », où l’action se situe dans une complémentarité et une continuité éducative, tant au niveau des adultes que des enfants.
Un projet qui vit, un projet qui évolue.
Centre social de Villejean Kennedy
Directrice : Sylvie Binard
42 Cours J.F Kennedy
35 000 RENNES
Tél. : 02.23.46.85.70
Fax : 02.23.46.01.92
cs.villejean@assoarcs.com
www.centres-sociaux-rennais.fr
Villejean Pôle Enfance
9 Av. Doyen Collas
35 000 RENNES
Tél. : 02.23.46.46.10
Fax : 02.23.46.46.11
cs.villejeancollas@assoarcs.com
Rubriques
Enfance et Musique
17 rue Etienne Marcel
93500 Pantin
Tél. : +33 (0)1 48 10 30 00
Siret : 324 322 577 000 36
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sous le n° : 11 93 00 484 93
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